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Bouillettes

Les Bouillettes

Le sujet des appâts et en particulier celui des bouillettes a fait couler beaucoup d’encre depuis leur apparition en 1986. A l’origine « bourrées » de protéines, leur composition s’est progressivement orientée vers des mixs plus riche en glucides à la fois plus digestes et permettant aux carpes d’équilibrer leur régime alimentaire déjà riche en protéines animales (mollusques, crustacés, vers en tout genres, etc…). Ainsi, la base de nombreux mixs est désormais constituée des mêmes ingrédients, à savoir les farines ou semoules de blé, maïs et soja.

 

Vers la personnalisation

Bien que cette base présente déjà un appât à part entière, il est préférable d’y adjoindre des ingrédients plus « sexy » qui auront un pouvoir attractant réel sur les poissons, en termes de saveur et de qualités nutritionnelles. Les composants les plus couramment utilisés pour obtenir un appât aux qualités gustatives et nutritives intéressantes sont les birdfoods et les farines de poissons. Ces deux éléments boostent avantageusement vos préparations pour qui souhaite proposer des appâts équilibrés et digestes sur le long terme. Les appâts à base de birdfood, même s’ils sont appréciables en toute saison, seront particulièrement intéressants durant les périodes les plus froides puisque la granulométrie relativement importante de cet ingrédient permettra aux attractants et composants contenu dans les bouillettes de se diffuser plus facilement. Les birdfoods sont principalement composés de chapelure, de diverses graines, de miel, d’œufs, voire d’insectes ou de baies, ils sont également commercialisés sous la dénomination « Patée pour oiseaux ». En outre, ils apportent généralement aux bouillettes un goût et une odeur prononcée renforçant le pouvoir attractif de celles-ci.

La farine de poissons permettra quant-à elle d’obtenir des appâts à tendance carnée ayant également un goût et une odeur très prisée des carpes. Avec ces deux types de mix, il est possible de s’attaquer à presque toutes les eaux. Il est bien sûr possible d’associer birdfoods et farine de poissons pour combiner les avantages des deux ingrédients. Certains ont tendance à utiliser les appâts carnés dans les eaux vierges, jouant sur le mimétisme de ces appâts vis-à-vis de la nourriture naturelle des carpes pendant que d’autres ne les réservent qu’aux carpes connaissant déjà la bouillette. Il peut également sembler judicieux de proposer des appâts bien distincts (à base de semoule) de cette manne impossible à concurrencer. Ces appâts fournissant aux carpes l’énergie nécessaire pour continuer leur quête de nourriture par l’intermédiaire des glucides qu’il contiennent. Il me semble que les farines de poissons soient plus efficaces pour conditionner les carpes sur un type de bouillette comme dans le cadre d’un amorçage sur le long terme (ALT). Il faut cependant garder à l’esprit qu’aucune bouillette n’est susceptible de supplanter la nourriture naturelle généralement disponible dans nos eaux et qu’un spot dûment choisi pourra pardonner les « approximations » au niveau des appâts, et non l’inverse.




Bouillettes


Birdfood...

Voici donc ci-dessous une recette éprouvée.

Birdfood


Cette recette assez banale, basées sur un birdfood m’a permis d’obtenir des résultats relativement constants dans de nombreuses conditions de pêche (étang, lac de barrage, en été comme en hiver…).


FishMeal...



Bouillettes


Fishmeal



C’est le genre de recette que j’utilise sur les eaux pêchées et dans les plans d’eaux relativement pauvres. Les fishmeals permettent également de conditionner les carpes sur le long terme grâce à des amorçages conséquent et prolongés.



Amorçage massif

Enfin, quelques recettes bon marché que j’utilise pour pêcher en rivière et qui autorise des amorçages massifs (plusieurs kilos de bouillettes) grâce à leur faible coût.

Rivière

Frolic



Toutes ces bouillettes peuvent être roulées en différentes tailles, ce facteur permettant quelquefois de tromper des carpes trop conditionnées face à des billes de 18 ou 20 mm. Ainsi il est intéressant de varier les diamètres (14, 18, 24 mm) afin de faire face à toutes les situations. Il est alors important de varier également le temps de cuisson des bouillettes sous peine de ne pas les cuire « à cœur » ou de les délaver complètement.



Une fois que vous aurez chronométré le temps de cuisson idéal, vous vous rendrez compte qu’il correspond approximativement à la remontée des bouillettes à la surface. Vous pourrez alors vous fiez à cela pour retirer vos billes.
Il est cependant important de contrôler les premières « tournées » certaines recettes remontant plus ou moins vite à la surface.
Les bouillettes sont ensuite exposées sur des tamis ou grilles, bien aérées et à l’ombre. Le premier facteur assurant un bon séchage et l’absence de moisissures, le second permettant l’absence de fissure à la surface des bouillettes et l’oxydation inutile des composants de l’appât. Au passage, il est également préférable de conserver vos farines à l’abri de la lumière. Ce séchage peut durer de 48 à 72 heures, permettant aux appâts d’atteindre une dureté acceptable et aux arômes d’être convenablement restitué. Au bout de plusieurs semaines de séchage, vous obtiendrez des appâts complètement déshydratés qui perdent d’ailleurs quelques millimètres de diamètre et qui peuvent se conserver très longtemps. Ces appâts reste cependant efficace et présentent l’avantage de mieux résister aux indésirables. Vous pourrez également choisir de congeler vos bouillettes après séchage, ceci permettant de conserver leur teneur en eau et par là même leur poids. En effet, il faut savoir que les appâts déshydratés deviennent trop légers pour être propulsés au tube lance appâts, et ne permettent pas d’atteindre de grandes distances. Une autre solution consiste à conserver vos bouillettes dans du sucre ou du sel, ces deux ingrédients ont la particularité d’absorber l’humidité à la place des appâts, prévenant ainsi tout risque de moisissures des billes. Libre à vous de tester les différents modes de conservations et de choisir celui qui vous convient le mieux.


Bouillettes prêtes à l'emploi !


Vous aurez remarqué qu’aucun colorant n’est spécifié dans les recettes proposées puisque je ne crois pas en la supériorité d’une couleur mais plus en l’importance des contrastes. Ainsi, une bille claire sur un fond sombre (vase par exemple) pourra à mon avis séduire plus facilement une carpe naïve ou curieuse qu’une carpe éduquée. Au contraire une bouillette sombre sur un fond identique sera peut-être susceptible de prendre un plus gros poisson. Ces derniers se nourrissant peut-être moins à vue que leur congénère. Cependant, cela reste très théorique et la technique de la flottante fluorescente isolée est souvent à l’origine de belles prises, alors… L’hypothèse de Thomas Flauger sur la supériorité des fishmeal (sombre) à l’automne, période ou les carpes sont théoriquement les plus méfiantes puisqu’elles ont subi toute une saison de traque, me semblent également intéressante. Dans tous les cas, je me souci rarement de la couleur des bouillettes de fond et utilisant souvent robin red et fishmeals, j’utilise de moins en moins de colorant.
Toutefois dans le domaine des appâts, la confiance reste le meilleur ingrédient, chacun possédant ses convictions. L’important étant de croire en ses appâts pour se concentrer sur l’essentiel... La vérité est ailleurs…

Anthony & Grégory PITAUD