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Hot Spots
Qui n'a jamais été sidéré du fait de voir démarrer régulièrement une seule canne sur sa batterie pendant que les autres restent désespérément improductives. Ceci malgré que la même esches soit utilisée et déposée à une distance pourtant si proche de la "canne magique génératrice de départs"... Ce n'est certainement pas dû à une faille spatio-temporelle ni à une quelconque intervention divine mais bien à un positionnement précis de nos lignes sur un HOT SPOT... Il convient de bien cerner cette notion afin de tirer parti du potentiel qu'ils recèlent et ainsi passer du stade de la "pêche honorable" au "carton"...
Une zone "magique"
Avril 2005, nous pêchons un lac d’une cinquantaine d’hectares de la Sarthe où nous avons déjà fait pas mal de poissons durant les sessions précédentes. Nous reprenons un poste que nous avions déjà pêché et plaçons les cannes comme les fois précédentes. Pour ma part je dispose deux cannes à une centaine de mètres du bord, face à moi, éloignées de quelques dizaines de mètres chacune. A chaque passage des carpes et notamment le matin, ces deux cannes produisent des séries de départs impressionnants, j'obtiens alors régulièrement des départs simultanés avec à la clé des poissons de même taille entre 10 et 12 kilos. Les carpes semblent fréquenter de manière périodique cette zone n’ayant pourtant aucune particularité décelée à l’échosondeur, si ce n’est un substrat vaseux. Les cannes situées de chaque côté produisent également des départs mais bien moins réguliers. Les carpes étant alors fixées sur des larves de chironomes, je soupçonne la présence d’une poche de vase particulièrement attractive. Cet attrait pour les vers de vases et la nourriture de petite taille sur ce spot, semble être confirmer par le fait que la plupart des poissons mordent sur les bouillettes de petit diamètre (14mm). Cependant, sans comprendre vraiment le phénomène, je me contente d’assurer le reste de la session en replaçant mes cannes exactement au même endroit.
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Juin 2005, nous pêchons pour une nuit sur un lac envahi d’herbier. Nous pêchons une trouée située à une trentaine de mètres devant nous. La trouée faisant 20 à 30 mètres de longueur et ces dernières étant en ce moment assez rare, nous y plaçons deux cannes, l’une à gauche, l’autre à droite. La canne de droite produit en soirée 4 départs en 3 heures de temps. L’autre canne, placée dans la même trouée, 10 mètres plus à gauche n’accuse qu’un seul départ dans la nuit.
En plan d'eau ou en rivière...
Juillet 2005, nous faisons une sortie sur un poste de rivière que nous avions pêchés avec succès six ans auparavant. Le poste a peu changé si ce n’est qu’un arbre se trouve maintenant en travers de la rivière en amont de notre poste. Nous plaçons nos cannes de la même façon que d’habitude, c’est à dire au ras des branches sur la berge opposée et quelques unes en plein milieu de la rivière pour intercepter quelques carpes en vadrouille. Première sortie, rien, les carpes ont peut-être désertées le secteur mais vu la pression de pêche très faible sur le secteur je ne pense pas que les poissons aient changés leurs habitudes. Durant la deuxième sortie, un saut nous interpelle à l’aval immédiat de l’arbre tombé, en plein milieu de la rivière. Ce spot reçoit dans la minute qui suit un montage esché de cacahuètes. Il s’en suivra 2 départs en 2 heures. Troisième sortie, nous plaçons 2 cannes derrière cette encombre qui produiront une nouvelle fois 4 départs dans la matinée. Parallèlement la canne placée la plus en aval du poste en plein milieu de la rivière ne cesse de faire brèmes, chevaines et autres blancs, n’ayant parfois même pas le temps de remettre la canne sur le rod-pod, et ce quelque soit les esches : maïs, tigers, bouillettes…
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Il me revient une autre expérience nous permettant s'il est encore nécessaire d'appuyer
sur la nécessité de trouver "un" ou "le" Hot Spot du secteur de rivière ou du plan
d'eau péché afin d'obtenir des résultats sans commune mesure avec une exploitation
moins méticuleuse des lieux. Remontons cette fois dans le passé, près de 10 ans
en arrière... Nous sévissons alors sur un petit plan d'eau d'environ
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A méditer...
Cela semble prouver une nouvelle fois qu’il faut d’abord trouver où s’alimentent les carpes pour espérer des résultats constants. En petites rivières notamment, il m’est arrivé à de nombreuses reprises de voir des sauts au milieu de la rivière mais je comptabilise à l’heure actuelle peu de prises sur ces zones que je considère de passage. Il en est peut-être autrement sur les grands fleuves où les carpes se nourrissent parfois en plein courant.
Il me revient une phrase du livre "Extrême Carpe" de Stéphane Gonzalès et Simon Horton, cette citation, que l’on doit me semble-t-il à Jack Hilton, dénote bien la difficulté de la pêche d'un hot spot et bien plus encore la difficulté de sa localisation : « Le hot spot peut ne pas être plus grand que 30 cm² ». A méditer…
Anthony & Grégory PITAUD