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La pêche en petite rivière

La pêche en petite rivière

Loin des plans d’eau saturés et de leurs carpes répertoriées, il existe un terrain de jeu plus propice à l’évasion et correspondant mieux à l’essence même de notre passion. Ces petites rivières d’une largeur n’excédant que rarement les 20 ou 30 mètres nous réservent encore bien des surprises. Les combats en bordure d’arbres immergés avec une carpe de seulement 7 à 8 kilos vous laisserons des souvenirs inoubliables vu la violence des combats.

 

Caractéristiques

La rivière sur laquelle je pratique régulièrement possède des faciès d’écoulement relativement uniforme avec des courants lents et une profondeur moyenne de 2.50 mètres. Les bordures sont souvent parsemées d’obstacles en tout genre facilitant certes la localisation du poisson mais rendant la mise à l’épuisette souvent périlleuse. En outre, la ripisylve est généralement assez dense, ce qui ne facilite pas l’accès au cours d’eau et les postes sont par conséquent assez rare.

Un secteur typique de petite rivière sauvage...

Des berges difficiles d'accès, mais autant de hots spots interessants à prospecter…



Hot Spot...

Les massifs de nénuphars et les arbres immergés, à condition que ces derniers soient dans une profondeur d’eau suffisante, doivent ici éveiller particulièrement notre attention car les carpes n’en sont jamais loin. Les berges concaves, à l’extérieur des virages, sont également à prospecter en priorité surtout si des arbres se sont déposés le long de ces berges creuses. De même, chaque encombre modifiant l’écoulement du cours d’eau et créant des zones de repos pour les poissons doit être pris en considération. Les matières en suspension se déposant à l’aval de ces obstacles, et favorisant ainsi la mise en place et le développement d’une faune intéressante et appréciée des carpes.

Une jolie commune de rivière !


Montage

Pour pêcher en ces lieux et mettre toutes les chances de son côté vous devrez vous équiper en conséquence. C’est-à-dire posséder un corps de ligne solide et une tête de ligne extrêmement résistante à l’abrasion. Cela peut se traduire par un nylon 40 à 50 centièmes voire une tresse de 30 à 35 centièmes qui de plus vous permettra de percevoir les touches en « direct ». La tête de ligne sera en nylon de 60 à 70 centièmes. On ne vantera pas une nouvelle fois les mérites du dressen-x qui trouve ici toute son utilité. Côté montage, les clips plombs restent particulièrement appropriés, ces derniers permettant de libérer un plomb coincé dans des obstacles notamment. En ce qui concerne le bas de ligne j’utilise désormais du nylon (plus résistant à l’abrasion que la tresse) genre amnesia ou sufix de 13.6 kg de résistance inspiré du montage « Danube » façon Lagabbe. Il m’arrive également d’utiliser du Stiff Rig ESP en 25 lbs. On choisira également des hameçons dans les tailles 2 ou plus, très solide, genre hayabusa perfect hook, gamakatsu Lagabbe / super snag ou encore les ESP Big T.

Appâts/Amorçage

Les carpes que je pêchent sont assez réceptives à la bouillette et il reste évident que ces dernières permettent d’augmenter la taille moyenne des prises. Cependant, les graines telles que les Tiger nuts, cacahuètes et bien sûr le maïs permettent très souvent de faire de belles pêches mais également de diminuer les coûts d’amorçage. Le Frolic bien entendu est également un des appâts rois aussi bien en amorçage qu’en eschage. Les amorçages à la graine ont cependant la fâcheuse tendance à rassembler tous les poissons blancs du secteur et il faut alors s’attendre à faire quelques brêmes, chevaines et carassins.


Les petites rivières sont principalement peuplées de poissons de taille modeste... Mais les combats sont en général musclés !



Au niveau de l’amorçage, il m’est arrivé de faire quelques carpes sans aucun amorçage préalable. Dans ces conditions, un appât du genre frolic ou bouillettes flottante fluo équipé d’une chaussette soluble remplies de pellets boostés avec du Bingo ! B.H.A. peut même faire des miracles sur un poste dûment choisi. La plupart du temps il m’est également arrivé d’amorcer 1 ou 2 jours avant la pêche avec 1 à 2 kilos de bouillettes. Cette méthode étant en général assez efficace. Cependant, même si amorcer et pêcher régulièrement le même poste reste une méthode en général moins aléatoire, cela peu conduire à griller partiellement ou totalement un poste avec une diminution progressive du nombre de touche. Pour l’instant, je pratique un amorçage régulier, parfois tous les jours mais tous les 2/3 jours semble une bonne moyenne, sur deux postes différents légèrement éloignés, que je pêche tour à tour. Il me semble qu’en amorçant de nombreuse fois sans pêcher, les carpes multiplient les expériences positives sur le poste. Je m’explique : auparavant, j’amorçais la veille et pêchais le lendemain. Admettons que les carpes viennent dès le premier jour sur le poste. Sur les deux jours où elles sont susceptibles de se nourrir de mes appâts, elles peuvent se faire piquer un jour sur deux. Désormais suivant mes disponibilités elles peuvent se faire prendre peut-être un jour sur 4 ou 5 puisque je divise mon temps de pêche sur les deux postes et chacun sont donc deux fois moins pêchés tout en amorçant aussi régulièrement. On divise ainsi tout simplement la probabilité pour une carpe que l’appât ingéré soit relié à l’hameçon. De même, suite à une séance de pêche, les poissons ont ainsi le temps de revenir sur les postes vérifier que les appâts offerts ne sont pas tous « piquants ». Il me semble que cela permet de mieux conditionner les poissons sur le secteur et d’éviter une surpêche. C’est ni plus ni moins qu’une sorte d’amorçage à long terme.

Anthony PITAUD